Rencontre avec Scott McCloud autour de Le Sculpteur
publié chez Rue de Sèvres,
publié chez Rue de Sèvres,
Organisée par la Librairie Bulle (Le Mans), le 25 mars 2015
Animée par Agnès Deyzieux,
A.D. : Vous êtes
surtout connu en France pour vos trois essais sur l'art de la bande dessinée :
L’Art invisible, Réinventer la bande dessinée et Faire
de la bande dessinée qui
ont l’immense avantage de parler de bande dessinée… en bande dessinée. Assez
rapidement, vous vous êtes lancé aussi dans une activité de conférencier. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’analyser le
langage de la bande dessinée et de vulgariser ce travail sous forme de
bande dessinée comme de conférence ?
S.MC : Depuis
que je suis jeune, j'ai toujours été intéressé par la bande dessinée et
souhaité en faire. J'ai voulu comprendre comment cela fonctionnait pour pouvoir
en faire le mieux possible. Alors, j'ai accumulé des notes et des notes, et les
piles de notes ont grossi ! J'ai voulu expliquer à mes amis comment fonctionnait
la bande dessinée. Mais sans image, c'est très difficile ! Mes classeurs sont
devenus tellement énormes que les crochets ne tenaient plus, il fallait faire
un livre ! Je me suis dit tout de suite que le livre devait être une bande
dessinée parce qu'on peut tout faire en bande dessinée, on peut tout expliquer
!
A.D. : Après de nombreuses années à travailler l'analyse critique de la bande dessinée, vous réalisez Le Sculpteur. Comment avez-vous vécu ce retour à la fiction ? Est-ce une expérience éprouvante, avec beaucoup de pression personnelle et extérieure ?
S.MC : J'ai
commencé mon parcours par la fiction donc c'est quelque chose de très naturel
pour moi. Et j'ai adoré y revenir ! Par contre, oui, j'ai eu beaucoup de
pression ! Après avoir beaucoup expliqué comme faire de la bande dessinée, se
remettre à en faire sous forme de fiction, j'ai senti que la pression allait
être multipliée par 10 ! Mon père était un scientifique et il aimait nous
expliquer et décomposer les choses. Ce qui est difficile pour un scientifique,
c'est de ne pas montrer comment sont faites les choses. Il faut que ce soit
compris dans l'œuvre mais sans que ce soit trop évident, trop montré.
A.D. : Comment est née l'envie
de raconter cette histoire ? Pourquoi avoir choisi de mettre en scène un
sculpteur ?
S.MC : Cette
histoire de sculpteur avec des pouvoirs et qui fait un contrat avec la Mort,
j'en ai eu l'idée très, très jeune quand
j'avais un peu plus de vingt ans. Et puis, la romance s'est greffée après avoir été
secrètement amoureux pendant sept ans de ma future femme. Personne n'était au
courant, même pas elle ! Et
elle est assise là-bas. C'est maintenant ma femme ! C'est donc une histoire imaginée par
un jeune homme qui la porte pendant longtemps et qui avait de grandes ambitions
par rapport à cette histoire, il voulait parler de la Mort, de l'Art, de grandes
choses ! Quand j'ai été un peu plus âgé, une partie de cela me paraissait un
peu idiot. La version plus âgée de moi a dû collaborer avec ma version plus
jeune pour réconcilier les deux et pouvoir raconter cette histoire qui me
tenait à cœur ! En fait, je voulais garder l'excitation que j'avais eu, jeune, de
cette histoire en ajoutant la sagesse que j'avais acquis de l'expérience, en y ajoutant
quelque chose de plus subtil.
A.D. : Votre héros, David Smith, est un jeune sculpteur qui a connu une gloire aussi rapide qu’éphémère. Il se sent seul, abandonné par la disparition de sa famille proche. Il souffre de porter un nom si communément partagé. Il voudrait, comme lui a conseillé son père, se faire un nom, devenir célèbre. D'autant plus difficile qu'il y a déjà un David Smith, sculpteur américain. Il semble que c'est vraiment ce désir de reconnaissance qui le pousse. Quelle est pour vous la véritable motivation de David ? Le désir de devenir célèbre tout de suite ou plutôt le désir de laisser une trace de sa vie sur terre ?
S.MC : Quand j'ai commencé l'histoire, je pensais
que ce serait l'histoire d'un jeune homme qui veut qu'on se souvienne de lui. Et
en avançant dans l'histoire, je me suis rendu compte que c'était un jeune homme
qui était terrifié à l'idée qu'on l'oublie. Il y a une grande différence entre
les deux ! David vient d'une famille d'artistes qui sont tous morts trop tôt,
trop jeunes. Ils ont tous eu la peur d'être oublié et c'est un destin qui
semble se reproduire pour lui. C'est ce qui le préoccupe. En voulant raconter
l'histoire de mon héros, je ne voulais pas raconter l'histoire de l'artiste sur
un million qui, lui, réussit à être connu et dont on se rappelle. Je m'intéresse
à ceux qui rêvaient qu'on ne les oublie pas et qui sont finalement oubliés.
C'est à eux que je pensais à travers mon personnage de David !
A.D. : Quel
est selon vous le problème de David ?
Est-ce le fait qu'il n'a pas d'expérience de la vie, de l'amour,
de la sexualité et donc
artistiquement il est voué à l’échec? Ou est-ce qu’il tient trop compte
du regard des autres et en particulier des marchands qui font le marché de
l’art ?
S.MC : David a beaucoup de problèmes !
Effectivement, il pense trop à l'opinion que les autres peuvent avoir de lui,
il s 'en inquiète trop. Mais il sait aussi que les gens qui n'aiment pas
son art le connaissent peut-être mieux qu'il ne se connait lui-même. Peut être ai-je moi même ce problème là aussi, de trop
écouter l'opinion des autres ou au contraire pas assez ! Je ne sais pas ! Peut-être
qu'avoir besoin d'être approuvé par les autres est un poison pour l'artiste, mais
le fait d'être connecté à d'autres artistes est comme de l'oxygène !
A.D. : Harry, le grand-oncle
mort, propose un pacte. Il s’appuie sur le rêve d’enfant de David, qu’il avait
concrétisé sous forme de bande dessinée. David a représenté sa famille en super
héros et lui-même en super sculpteur, ayant la capacité de manipuler la matière avec ses
mains.
A.D. : Harry
propose donc de lui donner ce don qui ne durera que 200 jours, à l’issue de
l’expérience il mourra. On pourrait penser au mythe de Faust mais ici il n’est
pas question de damnation, juste de disparition. Quelle est donc la véritable nature de ce pacte ? Pourquoi
Harry propose cet accord à David ? Est-ce qu’on peut voir Harry comme une personnification des désirs
profonds de David ?
S.MC : Il y a une grande différence entre faire un
pacte avec le Diable et faire un pacte avec la Mort, comme c'est le cas de
David. Quand vous faites un pacte avec le Diable, c'est l'après vie qui devient
très importante. Quand vous faites un pacte avec la Mort, c'est chaque minute
de votre vie qui devient très importante ! C'est ce qui se passe quand une
histoire est écrite par un athée !
A.D. : On ne verra jamais les sculptures qui ont fait la
célébrité éphémère de David, seulement ses sculptures qui ne rencontrent pas de
succès et qui oscillent entre la représentation d'épisodes de sa vie et des
représentations grotesques spectaculaires au cœur de la ville. Mais on sent un
certain plaisir de votre part à les représenter. Est-ce que c’était drôle ou
difficile pour vous de représenter les sculptures ratées de David ?
S.MC : C'était très drôle de les montrer ces
sculptures car ce sont des échecs ! Personne ne peut montrer quelque chose de
formidable. On peut juste indiquer ceci est formidable, on ne peut le montrer.
C'est plus facile de montrer quelque chose qui est un échec ! Je ne me crois
pas capable de montrer une grande sculpture en dessin par contre je suis très
bon pour dessiner l'échec ! Je pourrai faire de super sculptures, les trouver
magnifiques et un critique arriverait et dirait ouais, bôf... C'est le luxe que
je me donne de ne montrer que les sculptures ratées.
A.D. : Si
David a soif d’absolu, le milieu artistique new-yorkais que vous décrivez a
plutôt soif d’argent ! Vous montrez que ce sont les gros marchands qui décrètent ce qui est de l’art
en déterminant la valeur financière et donc esthétique d’un artiste. Vous citez
Jeff Koons, comme un reflet de ce système. Est-ce que c’est un milieu que vous avez fréquenté et dont
vous vouliez vous moquer ?
S.MC : Je
ne connais pas personnellement ces grands vendeurs d'art new-yorkais. C'est David
qui déteste Jeff Koons dans la bande dessinée, et sa mère le détestait déjà !
C'est une sorte de vendetta familiale héritée. Je ne déteste pas
personnellement Jeff Koons : parfois il me fait sourire, parfois il m'ennuie.
Je n'ai pas d'opinion sur le marché de l'art, je voulais juste écrire une
histoire sur quelqu'un qui a, lui, une opinion sur ce marché !
A.D. : Vous traitez avec
un certain intérêt Mira Bhati, qui
fait des séries de miniatures dans de petites boites et qui semble avoir une
influence sur le travail de David. Est-ce que Mira Bathi existe ? Qu’est
ce qui vous intéresse dans ce qu’elle fait ?
S.MC : En fait, c'était assez tordu, car je voulais
montrer que l'art de cette artiste avait de la substance, était intéressant,
mais c'était risqué car je devais le représenter ! Ce personnage de Mira
travaille très dur, mais pour autant personne ne fait attention à son travail.
C'est quelque chose qu'elle a appris à accepter. Une partie de son travail est
caché puisqu'elle réalise des petites boites où tout n'est pas montré. Elle est
plus avancée que David dans le fait d'accepter que son travail ne soit pas
reconnu. Mais elle est humaine et elle aimerait malgré tout que certains reconnaissent
son travail ! Une part de David se demande si elle n'est pas meilleure que lui
comme artiste, peut-être est-elle plus inspirée, peut-être a-t-elle mieux
trouvé sa muse...
A.D. : New York est aussi un des
personnages de ce livre. La ville est extraordinairement mise en valeur ici et
semble avoir une âme. Comment avez-vous réussi à créer aussi bien la vraisemblance que la poésie de cette
ville ? Vous êtes-vous appuyé sur une documentation importante ou avez-vous
laissé libre cours à vos représentations personnelles ou imaginaires de la
ville ?
S.MC : J'ai utilisé à la fois mon imagination et une
énorme documentation. J'ai vécu à New York quand j'avais l'âge de David mais à
présent j'habite en Californie du sud donc ça posait problème. J'ai accepté plein
de boulots pour avoir la possibilité de prendre l'avion souvent pour aller à New
York où j'ai pris des milliers de photos ! Je voulais surtout représenter les
habitants de New York. J'ai beaucoup observé les piétons, des milliers et des
milliers dans la rue, pour essayer d'apprendre d'eux, comprendre comment ils
vivent... J'allais dans un restaurant à Chelsea où il y avait de grandes baies
vitrées avec un panorama d'angle. Pendant que je mangeais mon hamburger,
j'avais une vue sur l'intersection et j'appuyais sans cesse sur le bouton de
mon appareil photo. J'ai pris ainsi plein de photos des gens dans la rue !
C'est d'ailleurs peut être illégal...
A.D. : Vous
utilisez toute une variété de cadrages,
en particulier des contre plongées
valorisant les hauteurs et la verticalité des façades d’immeubles mais aussi de
fortes plongées sur les piétons dans
les rues, rendant un peu absurde tout ce petit monde qui s’agite.
A.D. : Ce qui est au
début un simple décor new-yorkais devient de plus en plus dramatique, d’autant
qu’on connait la « chute » finale de David dès le début. Est-ce avec cette intention dramatique que vous
avez mis en scène ce décor ?
S.MC : J'ai toujours eu cette ville en tête. De
toutes les villes américaines, c'est celle qui réclame le plus d'attention. Sa
verticalité, le fait que les tours se dressent comme cela, c'est comme si cela
appelait l'attention. En plus, c'est une ville importante au niveau de l'art.
J'ai toujours dit à mon éditeur que je voulais que cette ville soit un
personnage de cette histoire. Au début du récit, David fait un rêve dans
lequel tous les habitants sont des artistes, qui veulent qu'on se souvienne
d'eux, qui veulent se faire remarquer et qui en fait glissent dans l'obscurité,
dans l'oubli. Tout le monde à New York, pas forcément les artistes, rêve de se
faire un nom, qu'on se souvienne d'eux, qu'on ne les oublie pas.
A.D. : Il m’a semblé
percevoir deux grandes influences implicites dans votre récit : celle de Will Eisner, en particulier dans les
représentations de la ville de New York, les rues sous la pluie, les grandes
façades d’immeubles mais aussi dans une certaine liberté et variété de
composition avec des images sans cadres, des images pleine page... Est-ce que
Will Eisner a eu une forte influence sur vous en tant que lecteur et
auteur ?
S.MC : J'ai bien connu Will Eisner, c'était
quelqu'un de très disponible, qu'on rencontrait beaucoup dans les conventions.
J'ai eu des relations personnelles avec lui. De plus, j'aime beaucoup sa vision
du dessin et j'ai été influencé par son travail. Will Eisner a beaucoup observé
New York et l'a souvent représenté dans ses œuvres. Il avait des carnets de
croquis, il était très intéressé par les personnes qui s'assemblaient autour
d'un événement dans la rue et qui formaient des cercles presque parfaits. C'est
quelque chose qu'il a incorporé plusieurs fois dans son travail.
Je pense en particulier à l’épisode de l'annuaire
où il se retrouve face à une interminable liste de David Smith qui lui donne le
vertige. Est-ce un auteur qui a pu vous influencer ?
S.MC : J'adore ce roman Cité de verre, c'est un
de mes titres préférés ! C'est aussi un titre intéressant qui peut servir de
modèle sur la façon de représenter la ville. C'est effectivement un livre qui a
eu une grande influence sur moi. J'aime aussi beaucoup Eric Drooker et son
album Flood.
A.D. : Ah oui, c'est un
album aussi dans les tons bleus qui se passe à New York également. Il a été
publié en France sous ce titre-là d'ailleurs (Editeur Tanibis).
A.D. : Dans la postface, vous avouez qu'il y a des
éléments ou des personnages qui ont été tirés de votre propre vie. Avez-vous comme David éprouvé les tourments de la
création artistique ?
S.MC Tout le monde cherche à trouver un équilibre
entre son ego et la volonté des autres. Chaque artiste essaie de trouver un
équilibre entre son travail et le temps qu'il passe avec sa famille. Avec ma
femme Ivy, j'ai réussi à trouver un équilibre. J'ai beaucoup travaillé sur ce
livre, ça m'a pris 5 ans. Et j'ai travaillé 7 jours par semaine, 11 heures par
jour et vers la fin, la dernière année, plutôt 13 heures par jour. Mais c'est
compensé par le fait qu'on se voit maintenant 24 heures sur 24 parce qu'on
voyage à travers le monde !
A.D. :Vous avez travaillé 5 ans sur ce livre, comment vous êtes-vous organisé entre le
scénario et la mise en dessin ? Certaines
scènes se font écho, semblent conçues par paire. Avez-vous
beaucoup travaillé narrativement et graphiquement cette structure du livre ?
S.MC Oui, j'ai beaucoup travaillé la structure du
livre. La première année , j'ai travaillé sur l'histoire en entier, j'avais
toute la version de l'histoire en version brouillon, avec tous les dessins, les
bulles, on aurait presque dit que c'était fait !! Après je l'ai montré à mon
éditeur et à mes amis, ils m'ont dit que ce n'était pas bon ! Et ils m'ont
montré toute les raisons pour lesquelles c'était mauvais. Donc, j'ai repris les
500 pages et j'ai repris et repris...pendant un an. Les trois année, je les ai
consacrées à dessiner. Et enfin, comme je n'aimais pas les cinquante premières
pages, je les ai reprises et redessinées !
A.D. : Vous
avez choisi une palette limitée de
couleurs se concentrant sur le bleu, le noir et le blanc. Pour autant, vous
jouez sur toute une gamme de grisés et surtout sur des effets de transparence,
de filigrane ou de rehaut. Quel était l’intérêt pour vous de cette gamme
réduite et nuancée ?
S.MC : J'aime
particulièrement la qualité de la page légèrement crémeuse qui va bien avec le
bleu. J'aime les couleurs aussi, peut être ce livre aurait-il été bien en
couleurs ? Mais il aurait fallu utiliser des milliers de couleurs et je ne
crois pas que je suis assez bon avec ça. Certaines personnes sont très douées
avec la couleur mais il aurait fallu travailler avec quelqu'un d'autre et je
voulais tout faire tout seul ! J'aime travailler tout seul ! Donc,
j'ai décidé non pas d'utiliser mille couleurs mais une seule, la Pantone 653 ! Pourquoi pas que le noir
et blanc ? Parce qu'avoir une couleur entre les deux permet de clarifier les
choses. Parfois, quand on n' utilise que le noir et blanc, on voit le dessin
d'abord et il faut se concentrer pour voir les formes émerger. Je voulais que
les formes surgissent comme ça, d'un seul coup ! Je voulais qu'en ouvrant le
livre, on voit surgir les visages, les voitures, les immeubles mais aussi les
humeurs et les émotions ! Qu'on voit qu'il se passe quelque chose et qu'on soit
happé par la lecture ! Cette couleur permet de clarifier le volume et créer des
nuances dans les avant-plans et les arrière-plans.
A.D. : Quelle
est votre technique de travail graphique
? Photoshop ?
S.MC : Pour la mise en page, version brute, je
traite 40 pages d'un coup. J'ai un seul document où je vois les deux fois 20
pages superposées. Je voulais composer une rivière de moments pendant lesquels
les yeux des lecteurs passent de vignettes en vignettes. Je veux que le lecteur
soit pris dans ces différents moments pour qu'arrivé à la fin de la page, il se
dise "que se passe-t-il ensuite ?" plutôt que de dire "quelle
jolie page, je veux acheter l'originale !"Je n'ai pas d'originaux et je me
fiche d'en vendre !
A.D. : On sent effectivement une très grande
fluidité dans la narration et donc dans le lecture. Et on peut penser que c'est
un livre qui pourrait être adapté au
cinéma. J'ai eu connaissance que les studios
Sony auraient acheté les droits d'adaptation. Quel effet cela vous fait ? Est
ce que vous serez impliqué personnellement dans la réalisation de ce film ?
S.MC : Oui, je suis actuellement impliqué mais je
pense m'en éloigner graduellement. Hollywood risque de briser mon cœur ! Mon
histoire n'est pas gravée dans le marbre ! En fait, c'est très récent tout ça,
c'est plus une rumeur lancé par des magazines. Il est trop tôt pour en parler,
rien n'est signé.
A.D. : Il y a un
discours discret sous-jacent sur la
bande dessinée, ironique d’abord dans la bouche de Harry quand il dit : « tu aurais pu faire de la bande
dessinée, ces gens là se font beaucoup d’argent ». Harry tout mort qu’il
est a les mêmes préjugés que le commun des mortels ! Mais ce qui est
intéressant, c’est de relever que le rêve de David d’être un super sculpteur
s’est d’abord exprimé sous forme d’une bande dessinée. Est-ce que pour vous la
bande dessinée est le médium le plus apte à exprimer ses fantasmes et ses rêves
secrets ? Et... est-ce qu’au final, on y gagne un peu d’argent ? !
S.MC : J' hésite toujours à dire que la bande
dessinée serait le meilleur moyen d'exprimer ses idées ou ses rêves car cela
sous-entendrait qu'elle ne serait pas en mesure de raconter d'autres types de
récits.
Quand un type de récit est populaire, comme les super-héros aux
Etats-Unis, on a tendance à dire que la bande dessinée est faite pour raconter
ce type d'histoire. Quand une histoire est populaire, c'est juste un accident
d'histoire ! Je pense à ça en voyant comment la bande dessinée a évolué différemment en Europe et au Japon. Je veux croire que la bande dessinée est
capable de tout faire, de tout raconter. Parfois, quand une histoire marche
très bien, on a tendance à croire que c'est ça qu'il faut faire. Ensuite, il
peut y avoir des décennies de perdues à essayer d'imiter ce qui a marché.
Pour ce qui est de gagner de l'argent avec la
bande dessinée, aux Etats-Unis, il y a bien sûr des histoires de réussites, de
succès et je peux me considérer en faire partie. Autrefois, il y avait un type
de succès duquel un artiste pouvait se réclamer, à présent c'est un peu
l'inverse. Il peut y avoir 20 types de succès par artiste. Il y a beaucoup
d'artistes qui changent ce qu'avoir du succès signifie. Il y a beaucoup
d'innovation et on en besoin de par le monde !
A.D. : Quel est votre prochain projet de bande dessinée ? Allez-vous revenir à la bande
dessinée documentaire ?
Mon
prochain projet est effectivement quelque chose qui ne sera pas de la fiction,
un peu comme mes précédents ouvrages. Sauf que cette fois, cela ne portera pas
sur la bande dessinée, cela portera sur l'éducation visuelle et la
communication visuelle. Aussi bien autour des outils comme Powerpoint que par
exemple l'étude de la communication faciale. Je veux explorer la façon dont on apprend
avec nos yeux. ! J'ai toujours
été fasciné par cela sans en avoir conscience et c'est ma femme qui m'a mis la
puce à l'oreille en me disant "c'est cela que tu vas faire !" C'est
toujours ma muse !!
Au début de l'Art invisible, vous vous
êtes représenté en train de vous demander dans quel est l'état serait la bande
dessinée en 2015 ? Que pouvez-vous effectivement en dire ?
S.MC : La bande dessinée a beaucoup changé depuis la
publication de ce livre. J'en parle d'ailleurs dans les livres suivants. Tout
cela est dû à Internet, au manga, au roman graphique, à la bande dessinée pour
enfants... il y a donc une bien plus grande diversité !
Est-ce que vous avez fait exprès d'appeler
votre personnage Mira ? Parce que, en anglais, miroir en anglais et Mira c'est proche, ça se
prononce pareil ! Comme on parlait de l'inversion entre David et Mira dans la
façon qu'ils ont de considérer l'art, est-ce que le choix de ce prénom était
prémédité ?
S.MC : C'est vrai que j'ai choisi ce prénom dans une
liste mais je ne me rappelle plus pourquoi !
Si vous pouviez choisir la bande originale de
votre récit adapté en film, à quelle musique vous penseriez ?
S.MC : Des chansons tristes comme Riverman de Nick Drake, Be here now de Ray LaMontagne, Radiohead, Coldplay, Paul
Indemith (un compositeur allemand), Talking Heads : Road to nowhere, avec les choeurs d'enfants !
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RépondreSupprimerTémoignage: Pacte avec Satan.
RépondreSupprimerJ'ai fait le pacte avec satan depuis quelques semaines avec le temple spirituel.
Pendant le rituel j'ai reçu de la part du temple quelques numéros et quelques scores exactes que je prendrai pour jouer au loto et a Xbet.
J'ai joué au loto et à XBET et j'ai gagné au total 500 mille euros.
J'ai quitté mon travail et j'ai commencé mes projets cette semaine avec cet argent gagné.
Heureux de partager mon expérience avec vous.
Au cas ou vous désirez le faire contacter le temple spirituel.
Pour le faire contactez cette adresse: espiritualtemplo@gmail.com